Au Cœur de l'Etre
Les Magnats

Les Magnats

Le Gîte pour nos stages

L’hébergement dispose de cinq chambres, d’un dortoir d’une cuisine, d’un séjour d’un grand jardin… Il est situé dans la Drôme au pied des montagnes, entouré de verdures, un endroit où vous pourrez vous retrouver. Un temple, construction neuve en paille, chanvre et bois est accolé à la construction en pierre pour nos pratiques. 

L'Historique

Un certain jour de janvier 2022, mon frère, Pierre-Emmanuel me demande d’écrire un petit texte
retraçant l’histoire de notre maison. Ma mère a des actes, avec des noms et des dates qu’elle me donne.
Il n’y a plus qu’à reconstruire !

Une maison c’est une terre, des fondations, des murs, une idée qui prend forme dans la matière, dans
l’espace et dans le temps. Une histoire d’hommes et de femmes qui l’occupent, la font vivre, se la
transmettre.
Les traces les plus anciennes que nous ayons remontent à un certain M. Mathieu. Un paysan, un
propriétaire terrien, qui l’occupa avant nos grands-parents. Il mourut sans descendant. A cette époque,
la ruralité et son temps long nourri du lien aux saisons et à la météo était la norme. Soleil, vent,
sècheresse ou pluie donnaient son rythme à la vie quotidienne.

Plus tard, la maison fut transmise par donation partage de notre arrière-arrière-grand-père, Pierre
Gueyle, à sa fille, Nelly Clémentine Gueyle, le 4 mars 1929 en autres biens puisque des bois et des
terres furent également transmis.
Notre arrière-grand-père, Casimir Alfred Martin, compléta le lot en obtenant par adjudication à la bougie,
le 18 mars 1947, suite au décès de ce monsieur Mathieu, un appentis situé sur la face Est de la maison
c’est-à-dire au levant. C’est d’un bâton de cire et d’une flamme vacillante que nous viennent ces
modestes murs.

En 1986, notre grand-père Casimir Martin, paysan, cultivateur, résistant, Maire de son village, socialiste,
qui lui-même hérita de son père, organise sa succession et transmet la maison des Magnats à notre
mère, Nicole. Cette bâtisse moitié maison, moitié grange et écurie, abrite du vent et du froid des
génisses, des vaches et des chevaux. On peut y voir encore aujourd’hui les mangeoires, les abreuvoirs
à poussoir et les ficelles à sel dont se délectèrent les bêtes.

Retour aux source

Entre ces deux périodes, la maison logea notre arrière-grand-mère, Antonia Blaïn, qui après le décès de
son mari Julien Cyprien Blaïn le 2/01/1958, dut quitter sa propriété rurale située au quartier d’Estampes
à Poët-Laval. Elle y vécut presque 30 ans. Je me souviens très bien d’elle et de moi petite fille. Elle vivait
dans la partie Levant de la maison, sans confort, dans un quotidien simple et rudimentaire. Elle se
chauffait au poêle l’hiver et dînait volontiers avec ses chats sur la table à la fin de sa vie. Elle ne
manquait jamais de nous offrir un Berlingo tiré d’une boîte en fer bien pleine et multicolore. La vigne qui
s’élève sur la face Sud de la maison existait déjà.

Lieu de calme et de détente

Il fallut environ 20 ans pour que, suite à la décision de notre mère de nous la transmettre, un projet de
rénovation prenne forme. Sur l’impulsion de mon frère, dont c’est le métier, un permis de construire est
déposé en 2006. Il verra la transformation de la grange et de l’étable en un logement de type « gîte »
davantage dédié à la location meublée saisonnière et d’une maison de famille.
Le gros œuvre, casser, déblayer, donner sa nouvelle enveloppe à la maison, nous prend déjà trois ans.
Le toit est refait et le plancher de la grange surélevé, des ouvertures immenses dans les façades sont
créées, des cloisons sont construites. L’appentis est détruit et sera remplacé par une grande salle
commune (construite en 2016) qui sert aujourd’hui de salle de pratique, de salle des fêtes, de dortoir
pour les enfants.

Un arbre plein d'énergies
Retour aux valeurs de la terre Les magnats

Il fallut environ 20 ans pour que, suite à la décision de notre mère de nous la transmettre, un projet de
rénovation prenne forme. Sur l’impulsion de mon frère, dont c’est le métier, un permis de construire est
déposé en 2006. Il verra la transformation de la grange et de l’étable en un logement de type « gîte »
davantage dédié à la location meublée saisonnière et d’une maison de famille.
Le gros œuvre, casser, déblayer, donner sa nouvelle enveloppe à la maison, nous prend déjà trois ans.
Le toit est refait et le plancher de la grange surélevé, des ouvertures immenses dans les façades sont
créées, des cloisons sont construites. L’appentis est détruit et sera remplacé par une grande salle
commune (construite en 2016) qui sert aujourd’hui de salle de pratique, de salle des fêtes, de dortoir
pour les enfants.

Entre temps, tous les corps de métiers se succèdent : menuisiers, peintres, carreleurs, électriciens, tailleur de pierres, vitrier, chauffagiste, forgeron, spécialiste du retraitement des déchets. Les ouvriers, artisans travaillant avec mon frère sont logés dans un gîte à Bourdeaux, une semaine par ci, une semaine par là. Je viens dès que possible mettre la main à la pâte avec des amis et nous logeons dans la maison de mes grands-parents situés tout près. A chaque étape, notre mère est là qui cuisine pour nous, nous soutient ! Parfois, il y a des pauses et pendant une année il ne se passe rien, puis les travaux reprennent…mon frère fournit l’ensemble des matériaux (parquets en bois, terre cuite, peintures naturels…) et puis…et puis, un jour c’est suffisamment construit pour y dormir une première fois. Ce fut en juillet 2016, dix ans après les premiers travaux.

Comment finir ? Peut-être en rendant hommage aux bêtes qui, d’abord, vécurent dans les lieux car
pourquoi construire une maison si ce n’est pour y retrouver le bonheur.
Nous empruntons les mots de Friedrich Nietzsche tirés de Seconde Considération Intempestive « Il
arriva peut-être un jour à l’homme de demander à la bête : Pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur
et pourquoi ne fais-tu que me regarder ? Et la bête voulut répondre et dire : « Cela vient de ce que
j’oublie chaque fois que j’ai l’intention de répondre ». « Or, tandis qu’elle préparait cette réponse, elle
l’avait déjà oubliée et elle se tut, en sorte que l’homme s’en étonna ».
« Les animaux sont des êtres énigmatiques parce qu’ils sont entièrement présents, là où ils sont.
Fondamentalement affirmatifs, ils avancent leurs formes et leurs couleurs comme des évidences irréfutables. Comme s’ils cherchaient à dire quelque chose qui n’a pas même besoin d’être traduit »

(Alain Cugno).
Paris, le 17 juin 2022
Nelly

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